Chaque jour que Dieu fait, des événements, des décisions ou des déclarations nous interpellent car elles nous paraissent idiotes ou agressives, incohérentes ou injustifiables, dénuées de sens ou abjectes, révoltantes ou injustes. On ne les comprend pas ou on les rejette. Mais aussi parfois on finit par les ignorer ou les penser sans importance. Notre cerveau serait-il à ce point malléable qu’il finit par accepter autant de manipulation ? Pense-t-on qu’il faille lâcher prise et ne pas s’énerver ? Que l’intelligence de l’être humain finira par triompher ? Ou tout simplement que les choses s’arrangeront d’elles mêmes. Mais quand des décisions nous impactent directement ou nous menacent, alors on se rebelle, on signe des pétitions mais on ne se révolte pas. La majorité silencieuse ne fait pas de bruit, ne casse rien, n’est pas violente. Elle respecte les institutions et sait que son avis sera pris en compte au moment des élections. Et ce jusqu’à l’émergence d’une révolte populaire les « gilets jaunes ».
« Ce peuple de l’ancien monde, sans relais dans les corps intermédiaires, ignoré des politiques, des syndicats, des idéologues, des faiseurs d’opinion. Les gueux des territoires, qui risquent de perdre le soutien des classes moyennes à cause des casseurs, les autorités publiques entretenant cyniquement l’amalgame », comme l’écrit Denis Tillinac, dans Valeurs Actuelles. L’idée étant de manifester contre l’augmentation des taxes sur l’essence et tout l’arsenal de restrictions, contrôles et contributions mises en place contre les automobilistes. Mais aussi manifester contre la baisse du pouvoir d’achat, des salaires et du mépris de Macron et de ses Ministres et députés. Toute cette classe qui ne cesse de s’octroyer des avantages financiers alors qu’ils diminuent les pensions des retraités et le budget des hôpitaux. Le sentiment d’injustice génère la colère. Manifestations prenant la forme de blocage de routes, ronds-points ou autoroutes. Il y eut même des manifestants voulant crier leur désarroi sous les fenêtres de l’Élysée. Comme si ce mouvement spontané n’était à l’initiative d’aucun parti politique, syndicat ou association, le consensus fut unanime pour le marginaliser et traiter le peuple de tous les noms abjects de leur répertoire bien connu. Un mouvement qui échappe à toute structure normalisée est inacceptable car incontrôlable pour les politiques. Les journalistes aux ordres, jouent bien le jeu de leurs mentors en insultant les « gilets jaunes » comme s’ils étaient de dangereux révolutionnaires.