21 janvier : Premier congrès du Parti national-socialiste (NSDAP) d’Adolf Hitler : il réunit 3.000 membres. Suite à des dissensions internes, Hitler refuse la présidence du parti. Il milite pour la nomination d’un « Führer » disposant au sein du parti d’un pouvoir absolu. Mais le parti refuse de le suivre. Il reste cependant chef de la propagande.

5 février : Adolf Hitler remporte un franc succès au cirque Krone à Munich. Devant plus de 6 000 personnes qui l’ont écouté plus de deux heures, il condamne les Alliés au sujet des réparations de guerre qui leur sont imposées par le Traité de Versailles.
28 avril : Ouverture à Rosenheim, en Bavière, du premier bureau du Parti nazi en dehors de la ville de Munich.
11 juin : Profitant de l’absence d’Hitler, parti à Berlin, le comité directeur du NSDAP décide d’entamer la procédure de fusion avec les autres partis « völkish » de Bavière, dont le Parti socialiste de Julius Streicher. Hitler menace alors de partir et énonce six conditions pour son retour éventuel, parmi lesquelles le rejet de toute discussion avec d’autres groupes sur la base de l’égalité. Il exige aussi de pouvoir désigner seul un comité d’action de trois personnes dans le but d’épurer le parti.

20 juin : Adolf Hitler se rend à Berlin pour entrer en contact avec des groupes nationalistes. Il s’adresse au Club national et fait des rencontres utiles grâce aux relations de Dietrich Eckhart, poète et dramaturge aux idées extrémistes et antisémites, qui est resté à Munich pour surveiller le parti, car Hitler soupçonne que des espions se sont glissés parmi les nazis. Dans la capitale allemande, Hitler rencontre Hélène Bechstein, la riche épouse du fabricant de pianos qui organise pour lui des soirées mondaines afin qu’il y rencontre des personnalités.

21 juin : Rudolf Hess est chargé de résumer le programme du NSDAP dans un éditorial du « Völkischer Beobachter » : il est antiparlementaire, anti-juif, anticapitaliste et prône l’instauration d’une « communauté nationale du peuple ».
29 juillet : Hitler déjoue un autre complot interne du parti qui veut rogner son autorité lors d’une réunion dans la salle de la brasserie Sternecker, à Munich. Il démissionne, ce que le comité refuse, ne pouvant se passer de cet homme déjà indispensable. Hitler exige alors de ses adversaires une capitulation complète. Il obtient en deux séances du comité la démission de plusieurs fondateurs du parti nazi, dont Anton Drexler, et s’approprie les pouvoirs absolus. Il établit à cette occasion le « Führerprinzip », le principe du chef suprême.
A 32 ans, Hitler dispose désormais de pouvoirs illimités au sein du parti.
3 août : Les gardes du corps d’Hitler se sont regroupés au sein d’une « société gymnastique et sportive » destinée à « Maintenir l’idéal militaire d’un peuple libre ». Cette astuce est imaginée par Röhm, à la suite de la décision prise par Berlin, à la demande des Alliés, de dissoudre tous les groupes paramilitaires. Ces anciens membres du Freikorps, commandés par un ancien officier de la marine, Otto Klintzsch, vont ainsi pouvoir poursuivre leurs activités.

15 août : Wilhelm Frick, avocat et chef de la section politique de la police de Munich, devient le contact d’Adolf Hitler au commissariat central de la ville. Le Parti socialiste allemand du pornographe Julius Streicher s’associe au Parti nazi.
29 août : En réaction au meurtre d’Erzberger, le président Friedrich Ebert promulgue l’état d’exception. En vertu de l’article 48 de la constitution, les libertés de presse et de rassemblement sont limitées.
A Munich, violente agitation nationale-socialiste.
4 novembre : Ernst Röhm rebaptise sa section de sports et de gymnastique « les SA » (Sturmabteilungen, « Sections d’assaut »). Il ne s’agit plus d’un groupe de bagarreurs, mais d’une unité paramilitaire très disciplinée, composée de plusieurs centaines d’hommes armés par les soins de Röhm, grâce à l’armée. De nombreux soldats démobilisés et qui n’ont pas retrouvé de travail vont rejoindre la SA. Ils perçoivent un salaire et vivent d’émotions fortes. Les SA sont menés par Johann Ulrich Klintzig qui a trempé dans l’assassinat d’Erzberger.
23 novembre : Dans son journal, Heinrich Himmler, qui ne sait trop quoi faire de sa vie, écrit qu’il a « découpé un article concernant l’immigration au Pérou. Où pourrais-je encore m’installer ? En Espagne, en Turquie, sur les rives de la Baltique, en Russie, au Pérou ? J’y pense souvent. Une chose est sûre : d’ici deux ans je ne serais plus en Allemagne».

Le jeune Joseph Goebbels, 24 ans, accède au rang de « docteur en philologie » à l’université de Heidelberg. Pourtant ce diplôme important ne lui permet pas d’accéder aux postes prestigieux et aux honneurs dont il avait tant rêvé.
Hitler deviendra chancelier en 1933, après avoir remporté moins de 30% des voix aux élections législatives et créera le IIIème Reich.
Ernst Röhm sera assassiné et la SA dissoute en 1934 sur ordre d’Hitler lui-même. Cette purge sera dénommée la « nuit des longs couteaux ».
Heinrich Himmler, chef des SS, sera l’initiateur de la solution finale visant à l’extermination du peuple juif d’Europe, la Shoa. Certains auteurs le qualifie de meurtrier du siècle.
Joseph Goebbels sera ministre de la Propagande. Son credo est : « Nous ne voulons pas convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu’ils ne puissent plus exprimer que nos idées. »