Une problématique inquiétante
L’eau potable est une eau propre à la consommation, que l’on peut boire, mais aussi utiliser pour préparer les repas et se laver. Face à une croissance démographique rapide, une urbanisation galopante et des perturbations climatiques en hausse entrainant des sécheresses, l’accès à une eau potable en Afrique devient vital. En cinquante ans, la quantité d’eau douce disponible par an et par habitant a diminué de moitié, passant de 16 800 m3 à 7 300 m3. Elle devrait continuer à baisser jusqu’à 4 800 m3 en 2025.
Selon l’ONU, d’ici dix ans 40% de la planète pourrait manquer d’eau.
L’Afrique, continent le plus pauvre de la planète, dispose d’importantes ressources en eau. En revanche, il manque les infrastructures de distribution et d’assainissement qui permettraient aux populations d’accéder à l’eau potable.
Dans la plupart des grandes villes africaines, moins de 10 % des habitants bénéficient d’un accès privatif à l’eau douce (robinets individuels) et de toilettes raccordées au tout-à-l’égout, et seulement 10 à 30 % des ordures ménagères sont enlevées.
Quelques chiffres au niveau mondial :
- 9 pays se partagent 60% des réserves mondiales d’eau,
- 80 pays souffrent de pénuries ponctuelles,
- 28 pays souffrent de pénuries régulières.
- 1,5 milliards d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable.
- 2 milliards sont privés d’installations sanitaires.
- 4 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées au manque d’eau.
- 6 000 enfants meurent chaque jour dans le monde pour avoir consommé une eau non potable, bien que ces maladies (comme la diarrhée) soient faciles à traiter.

Les facteurs aggravant
Le manque d’eau potable est plus patent en Afrique : Plus de 40 % des habitants de la planète n’ayant pas accès à l’eau potable vivent en Afrique subsaharienne.
Au Mali le manque d’installations et d’infrastructures posent des problèmes d’assainissement et de proliférations de bactéries.
A Bamako il y a 2.500 bornes fontaines publiques pour les populations qui n’ont pas de branchement direct (10 F CFA le sceau de 20 litres).
Dans les villes secondaires il y a des déficits de production. Dans les villes du Sahara la difficulté est comment capter la ressource souterraine ? Souvent les nappes sont à la fois profondes et loin des centres urbains
En 2017 la SOMAGEP* (Société malienne de la gestion de l’eau potable) a dressé le bilan de son action :
- Sa mission est d’assurer l’exploitation de l’eau potable sur toute l’étendue du territoire national. Mais aussi le captage de l’eau brute et son traitement, le pompage et la distribution de l’eau traitée, le contrôle de la qualité de l’eau
- 50% de la population de Bamako a accès au réseau de distribution, dont 26% desservie par des bornes fontaines
- Bamako dispose de 5 unités de production d’une capacité nominale cumulée de 202500m3/J
- Avant d’être injectée dans le réseau, l’eau distribuée est soumise à une série de traitements physico-chimiques et bactériologiques pour répondre aux normes de potabilité fixées par l’OMS
- Mais le réseau secondaire dit « réseau ficelle » a une forte tendance à la déperdition
- Le laboratoire central de la SOMAGEP contrôle l’eau distribuée sur l’ensemble des centres, soit une population d’environ 5 millions d’habitants
Plus de 50% des inffections recensées dans les centres de santé sont dues aux maladies engendrées par le manque d’accès à un assainissement adéquat.
Le Mali traverse des problèmes cruciaux liés aux fluctuations climatiques avec leur corollaire de sécheresses cycliques.
Les solutions
Effort d’infrastructures : bassin de décantation, réseaux primaires et secondaires de qualité, « bornes fontaines », forage de puits dans les localités secondaires
Assainissement et hygiène vont de pair. C’est pourquoi des efforts sont entrepris pour lutter contre la pauvreté et la mortalité infantile :
- La promotion du lavage des mains au savon (ou des cendres);
- L’appui de l’assainissement total piloté par la communauté (ATPC);
- L’eau, l’assainissement et l’hygiène à l’école, avec notamment de meilleures conditions sanitaires pour les filles ;
- La promotion de techniques à bas coût pour l’approvisionnement en eau ;
- L’éradication du ver de Guinée et des maladies transmises par l’eau ;
- Le suivi et l’évaluation du secteur d’eau, assainissement et hygiène ;
- L’intervention en situation d’urgence.
Des méthodes innovantes pour apporter des solutions de potabilité aux populations éloignées des centres équipés en eau potable comme la solution AguaSmart :
- Produisant de l’électricité à partir de modules photovoltaïques et d’éoliennes, les unités rendent la production d’eau potable indépendante de toute source d’énergie provenant de réseaux, et sont capables de stocker à la fois de l’eau potable et de l’électricité produite mais non consommée.
- Totalement écologique, ces systèmes suppriment l’utilisation de bois comme source d’énergie pour faire bouillir l’eau insalubre. Non seulement, ils respectent l’environnement mais ils utilisent en faveur des populations les conditions climatiques fréquentes de ces régions, que sont un fort ensoleillement et le vent.
- Unités conteneurs : l’unité AguaSmart en conteneur est une unité de potabilisation fixe, autonome car alimentée en énergie par des panneaux solaires ou des éoliennes.
- Faciles à transporter
- Rapide à déployer
- Parfaitement autonomes

En Afrique du Sud, la ville du Cap vit une pénurie d’eau potable depuis des années. Une situation qui révèle les inégalités entre Noirs et Blancs et exacerbe les tensions. Avec le réchauffement climatique, le risque de pénurie d’eau s’intensifie, et bien que l’accès à l’eau potable soit un droit humain depuis 2010, il est difficile à assurer.
Le gouvernement sud-africain n’a pas mis en oeuvre les projets d’infrastructures prévus et porte donc une part de responsabilité;