Les syndicats, qui sont un contre pouvoir utile et nécessaire et qui participent à la gestion des organismes paritaires, bénéficient de richesses tout aussi importantes que les contribuables assujettis à l’ISF. Ils sont peu représentatifs mais pas « illégitimes ». L’institutionnalisation des syndicats dans leur rapport avec l’État, dans l’exercice du dialogue social (négociation collective) et dans la gestion paritaire des organismes de protection sociale sont autant de formes de représentativité. Il existe 600.000 mandatés en entreprise qui participent au quotidien à la régulation sociale (des représentants du personnel qui détiennent certains mandats, un ou plusieurs comme délégué du personnel, élu au comité d’entreprise, élu au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
La CGT revendique aujourd’hui 688.000 adhérents. Par rapport aux 3 millions qu’elle rassemblait au début des années 50, ce chiffre semble bien faible. Si l’on considère la CGT comme le premier syndicat de France, c’est parce qu’en dépit de son nombre d’adhérents plus faible que la CFDT, elle a plus de succès aux élections professionnelles. Lors des élections professionnelles nationales en 2013, la CGT a obtenu 26,77 % des voix, contre 26 % pour la CFDT.
Laurent Desbonnets, sur France 2, explique que les syndicats ont : « au total 1,8 million d’adhérents dans le public comme dans le privé. C’est un chiffre qui a fortement chuté depuis 40 ans. En 1975, 22% des salariés français appartenaient à un syndicat. Le chiffre s’est stabilisé depuis les années 2000 à seulement 8%. C’est l’un des taux les plus faibles d’Europe. En Allemagne, 18% des salariés sont syndiqués, 25% au Royaume-Uni, 36% en Italie, et le record est détenu par la Suède avec 68%. Mais attention, puisque dans certains pays, l’adhésion à un syndicat est obligatoire, notamment pour toucher des indemnités chômage. »
La gestion de ces syndicats est-elle transparente ? Leurs dirigeants ne sont-ils pas des nantis au même titre que les contribuables soumis à l’ISF ? Si une partie des Français estime que les assujettis à l’ISF sont des privilégiés, ne doit-on pas envier aussi les nantis des syndicats qui ne vivent et ne profitent que de l’argent public ? Il semble bien que la gabegie règne aussi dans ce secteur. Le Figaro du 02/12/2011 titrait : « Ils touchent 4 milliards par an de la collectivité pour 8 % de syndiqués. Subventions à gogo, permanents par milliers, gabegie… Un rapport parlementaire lève le voile. Décapant ! » et de préciser : « Les cotisations ne représentent qu’une part infime des budgets syndicaux : guère plus de 3 à 4% pour les organisations représentant les salariés et de 15 à 60 % selon les cas pour les structures patronales. »
