L’idée d’unifier les pays d’Europe n’est pas nouvelle. Une des difficultés réside dans le choix des frontières, des états existants à intégrer et des régimes en place présupposant une possible adhésion à un système politique commun. Napoléon s’y essaya en force. Pour Walter Bruyère-Ostells, professeur d’histoire contemporaine : « Lors des Cent-Jours, il essaie d’expliquer qu’il a agi de façon réfléchie pour « organiser un grand système fédératif européen, que nous avions adopté comme conforme à l’esprit du siècle, et favorable aux progrès de la civilisation ». Encore à Sainte-Hélène, Napoléon affirmera avoir voulu faire des Européens « un seul et même corps de nation ». Sans discuter de la véracité de cette assertion, cette « nation » était française plus qu’européenne. »
Au XXème siècle, dès les années vingt Richard Coudenhove-Kalergi se pose la question de savoir si, les dispositions du Traité de Versailles lui paraissant insuffisante, ne devrait-on pas créer les bases d’une Europe unie politiquement, monétairement et commercialement ? Et en 1938 le concept hitlérien de Neue Europa voulait créer une Nouvelle Europe sous la prédominance de l’Allemagne et de l’Italie.
Walter Hallstein est nommé personnellement par Adolf Hitler comme représentant nazi pendant les négociations d’Etat avec l’Italie fasciste entre le 21 et 25 juin 1938 afin de mettre en place un cadre juridique pour la « Nouvelle Europe ». Cette fonction officielle nazie est occultée dans sa biographie reprise sur le site officiel de l’Union Européenne. Et pourtant, au début de 1944, l’Université propose Hallstein à la Fédération des professeurs nationaux-socialistes en tant qu’officier instructeur national-socialiste qualifié ayant le rang d’officier.*
En 1941, Paris célèbre la France européenne.

Or le travail fourni par Walter Hallstein à partir de 1938 a servi de base à la rédaction du projet de l’Union Européenne, à tel point qu’il fut le premier Président de la CEE (Communauté économique européenne) de 1958 à 1967. Ses fortes compétences juridiques ont été très vite reconnues et remarquées par les Américains dès 1945. Lorsqu’il rentra en Allemagne il a été nommé recteur de l’université de Francfort par le gouvernement militaire américain en 1946, puis choisi comme négociateur allemand du plan Schuman. Comme secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, il signera le Traité de Rome, aux côtés du Chancelier Adenauer.*
Après être passé dans un camp de prisonniers aux USA chargé de les « rééduquer« , Hallstein a eu sa révélation de la pensée occidentale « en plaidant pour « une transformation permanente des consciences » par l’intégration supranationale. Le professeur Hallstein rentra de captivité en novembre 1945 et découvrit, effaré, Francfort complètement rasé par les bombardements. »
Le Club Médiapart explique : « Il y a des points communs entre le projet de « La Nouvelle Europe » d’Hitler et le projet de l’UE. Il n’est que de regarder les affiches de propagande pour la « Nouvelle Europe » d’Hitler pour s’en convaincre. Certaines seraient assurément reprises à leur compte par les européistes actuels comme celle où nous voyons l’Europe rétrograde avec ses frontières qui sont des cloisons et l’Europe moderne qui a fait tomber les cloisons pour ouvrir de grands axes de communications. Sur le plan économique de nombreuses idées se retrouvent dans les deux projets :
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Une zone économique européenne sans frontières et sans barrières douanières.
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Un marché unique.
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Une politique agricole commune.
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La relocalisation des usines au plus rentable.
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Un taux fixe entre les monnaies.
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L’idée que plus cette zone économique de libre échange est large et plus elle aura de poids pour négocier dans le commerce international.
Mais, il y a aussi des différences. Le projet de « La Nouvelle Europe » devait se dresser contre le bolchévisme et la juiverie internationale alors que le projet de l’UE doit plutôt s’opposer, dans le cadre de l’OTAN, à la Russie de Poutine et au monde arabo-musulman.
Le projet de l’UE est né de la volonté des USA de dominer l’Europe de l’Ouest après la Libération. »
*de Philippe de Villiers : « J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu »