2019, élection de Zelenski : « L’élection présidentielle de mars- porte au pouvoir l’humoriste et comédien Volodymyr Zelensky, qui, après avoir éliminé dès le premier tour Loulia Tymochenko, pourtant donnée favorite durant toute l’année 2018, récolte 73 % des voix au second tour face à un Porochenko affaibli par cinq années de guerre et de corruption. »
Se présentant comme un candidat antisystème, Zelenski a mené une campagne sur les réseaux sociaux. On le taxe de populisme sans disposer de programme. Il mène une politique anti-corruption alors qu’il est lui-même impliqué dans le scandale des « Panama papiers ». Il fait preuve de volonté de vouloir obtenir un cessez-le feu dans le Donbas, mais l’implication des occidentaux est dénoncée par Poutine.
Dans un long discours du 21 février 2022, le maître du Kremlin rappelle que l’Ukraine a été entièrement créée par la Russie dès 1917 en y intégrant des territoires de la Pologne, de la Hongrie et de la Roumanie; plus la Crimée qui lui fut donnée. Puis ce fut la politique du droit souverain attribué aux Républiques soviétiques qui permit aux nationalistes , en 1989, de bénéficier de droits sur leurs territoires respectifs.

Les nombreuses critiques envers l’Ukraine sont ensuite développées : les prêts consentis par la Russie jamais remboursés, les extrémistes, qualifiés de nazis, devenant de plus en plus insolants, la corruption, les poursuites physiques contre les journalistes, les meurtres dans la Maison des syndicats à Odessa, les six millions d’Ukrainiens obligés de partir à l’étranger pour trouver du travail, compte tenu de la forte dégradation de l’économie ukrainienne, des pénuries, de l’abandon d’industries performantes datant de l’époque de l’URSS etc.
Mais ce qui advint inacceptable pour le Président de la Fédération de Russie est l’implication des Occidentaux dans la volonté d’inclure l’Ukraine dans la sphère occidentale et, à terme, de l’OTAN. Cette main mise occidentale en Ukraine a insufflé une politique de dérussification dans l’enseignement, l’administration et même la religion en répudiant l’église orthodoxe. Militairement l’activité des services secrets occidentaux, clairement sous l’autorité américaine, a, sans retenue, permis la livraison de matériel militaire avec, de plus, le risque de voir l’Ukraine se doter d’armes nucléaires. Enfin l’élargissement de l’OTAN en cinq vagues successives en Europe de l’Est, malgré les promesses faites à Gorbatchev, et l’ignorance de la part des Occidentaux de la guerre du Donbas, provoquée par l’Ukraine, l’ont obligé à prendre des mesures.
On connait la suite. Le 24 février, l’armée russe envahit l’Ukraine.
La question que je pose est : l’Europe a-t-elle raison de suivre à la lettre la stratégie belliqueuse des USA ? cette complicité qui a mené au désastre de cette guerre n’aurait-elle pas pu être évitée si l’Europe avait mis en oeuvre sa propre politique étrangère envers la Russie ?
Le 21 février 1966, Charles de Gaulle avançait cinq arguments pour justifier la sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN :
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- L’OTAN est en fait « un protectorat américain sur l’Europe« , que l’affaiblissement de la menace des pays du bloc de l’est ne rend plus aussi utile qu’auparavant
- L’arme nucléaire soviétique et la capacité de l’URSS de frapper le territoire américain constituent une situation nouvelle qui jette un doute sur la volonté réelle des USA d’engager leur armement nucléaire pour protéger l’Europe de l’Ouest du risque de mettre en jeu leur propre survie
- L’OTAN impose à l’Europe et à la France la « stratégie de l’Amérique« , c’est à dire des guerres voulues par les USA ; l’appartenance de la France au commandement militaire intégré de cette organisation risquerait donc d’entrainer la France dans des guerres, voire dans « une conflagration mondiale » que notre pays « n’aurait pas voulue »
- La possession de l’arme nucléaire par la France lui permet d’assurer elle-même sa sécurité, ce qui est incompatible avec une position de « subordonnée » dans les structures de l’Alliance
- L’appartenance au commandement intégré de l’Alliance est contradictoire avec la volonté française d’indépendance nationale, incompatible avec « une situation normale de souveraineté«
Comment en sortir ? quelles sont les options ?
- continuer à armer l’Ukraine ? les Russes ne lâcheront pas le Donbas, la guerre va se poursuivre avec de plus en plus de victimes
- faire entrer dans l’OTAN la Suède et la Finlande ? inacceptable pour la Russie, le risque de guerre mondiale deviendrait plus probable
- accepter que le Donbas et les territoires russophones ukrainiens adhèrent à la Fédération de Russie avec un engagement fort de Poutine sur la non extension territoriale de la Fédération de Russie et une dénucléarisation générale de part et d’autre ? La France aurait tout à s’enorgueillir d’en être l’initiatrice. On parlerait enfin de paix.