Depuis son entrée à la Maison-Blanche, Donald Trump a changé la direction de la politique étrangère des États-Unis. En ce qui concerne la Chine, Trump a opté pour une approche cherchant à redéfinir les relations extérieures des États-Unis dans le but de renforcer leur influence tout en protégeant leurs intérêts nationaux. La Chine, en tant qu’acteur dominant sur la scène mondiale, est devenue l’une des principales cibles de la politique de Trump.

Confrontation avec la Chine : Une priorité stratégique

La Chine, avec ses 1,4 milliard d’habitants, est un acteur incontournable dans l’économie mondiale. Les États-Unis ont déplacé leur centre d’intérêt géopolitique de l’Europe vers l’Asie, une région stratégique en raison de son poids économique croissant et de sa centralité dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Trump a compris que la Chine représentait un défi de taille, et sa politique vise à contrecarrer son ascension dans les domaines économiques et militaires. Ainsi la diplomatie américaine a été redéfinie comme étant au service des États-Unis et de leurs intérêts. Cela s’est traduit par une série de mesures, notamment des actions visant à limiter l’influence de la Chine à l’échelle mondiale. L’un des exemples les plus frappants a été l’éviction de l’entreprise chinoise Hutchison Whampoa, chargée de gérer les entrées et sorties du canal de Panama, une infrastructure stratégique reliant les océans Atlantique et Pacifique.

Trump a mené une politique de pression sur la Chine pour qu’elle améliore sa coopération dans la lutte contre le trafic de fentanyl, un opioïde qui ravage les États-Unis. En 2021, environ deux tiers des surtaxes douanières punitives de 30% imposées par Washington sur les produits chinois étaient destinées à faire pression sur Pékin pour qu’elle prenne des mesures plus strictes contre ce fléau. En parallèle, le déficit commercial abyssal des États-Unis vis-à-vis de la Chine, atteignant les 300 milliards de dollars, a été un axe central de la politique de Trump, avec la volonté de rétablir un équilibre commercial plus favorable aux États-Unis (voir les statistiques complètes sur le site TdG)

Les défis géopolitiques et la tension croissante

La Chine a réagi à cette pression par des représailles commerciales et des déclarations politiques, dénonçant ce qu’elle considère comme une tentative des États-Unis d’entraver sa montée en puissance. Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a qualifié la politique commerciale de Trump de « guerre économique » et l’a qualifié de « puissance qui utilise les droits de douane comme une arme pour intimider ».

Cette guerre économique ne se limite pas à des tensions commerciales. Elle touche aussi à la question géopolitique plus large du contrôle des routes commerciales mondiales, de l’accès aux ressources naturelles et du leadership dans les technologies de demain. À cet égard, l’Indo-Pacifique, où la Chine exerce une pression croissante, devient une zone de confrontation potentielle entre les deux géants mondiaux..

Trump a contribué à déplacer l’attention stratégique des États-Unis de l’Eurasie, comme le préconisait Zbigniew Brzezinski, vers l’Asie, et plus particulièrement l’Asie-Pacifique.

Le Concept d’Eurasie selon Brzezinski

Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale sous le président Jimmy Carter, avait défendu l’idée que l’Eurasie — un territoire qui englobe l’Europe, l’Asie centrale et l’Asie de l’Est — était au cœur de la géopolitique mondiale. Selon lui, la puissance ou la domination de cette région était cruciale pour le contrôle des affaires mondiales. Une nation capable de dominer l’Eurasie permettait d’exercer une influence dominante sur le reste du monde. Cette stratégie s’appuyait sur la rivalité géopolitique entre les États-Unis et l’Union soviétique pendant la guerre froide, mais aussi sur la nécessité d’empêcher un seul acteur (notamment la Russie ou la Chine) de s’imposer comme le maître de l’Eurasie.

Lors de l’annexion de la Crimée en 2014 et les affrontements en Ukraine orientale, la Russie a été confrontée à une forte opposition de la part des États-Unis et de l’Union Européenne, qui ont imposé des sanctions économiques et soutenu l’Ukraine. Ces événements ont été un point culminant de la rivalité géopolitique entre l’Est et l’Ouest, chaque camp cherchant à contrôler l’espace stratégique de l’Eurasie.

La politique de Biden, en droite ligne avec le concept Eurasien de Brzezinski, a été de provoquer une instabilité en Ukraine afin de la garder sous influence occidentale. Ces tensions ont abouti à la guerre actuelle en Ukraine engagée en 2022 par la Russie.

L’impact de la politique de Trump

Sous l’administration Trump, les États-Unis ont pris une approche « America First » en matière de politique étrangère, marquée par une réduction de l’implication militaire américaine dans les conflits en Eurasie. Trump a exprimé sa volonté de réduire les engagements militaires des États-Unis à l’étranger, tout en réorientant la politique étrangère vers des priorités économiques et commerciales.

De fait, la Russie va-t-elle avoir les mains libres dans sa zone d’influence eurasiatique ? l’Union Européenne pourra-t-elle être la puissance occidentale qui pourrait empêcher la Russie d’étendre son hégémonie ou pourrait-elle revoir sa position et trouver des accords de stabilité régionale avec la Russie ? L’Europe est à un tournant stratégique mais sa faiblesse est son manque d’homogénéité qui lui permettrait d’avoir du poids face à la Russie qui, du fait des sanctions dont elle a été l’objet, s’est rapproché de la Chine et a consolidé l’entente des BRICS.

Quant à la relation entre les États-Unis et la Chine elle est désormais marquée par une concurrence féroce et une rivalité croissante. Si la Chine reste un partenaire commercial clé pour les États-Unis, ses pratiques économiques et sa montée en puissance militaire représentent une menace sérieuse pour les intérêts américains. Les inquiétudes concernant le vol de technologies, les cyberattaques, et les transferts d’informations sensibles pèsent sur la relation entre les deux pays.

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