Il y a des époques où la destruction n’est pas un accident, mais un projet.
Nous y sommes.
Sous couvert de transition verte, de progrès numérique et d’humanisme universel, une mécanique d’une précision glaçante s’installe : celle de la refonte de la civilisation occidentale.
Non pas par la guerre, mais par la déconstruction programmée de tout ce qui en faisait la substance : histoire, culture, souveraineté, mémoire, liberté.
Le reset : détruire pour rebâtir
Depuis que Klaus Schwab a lancé son fameux Great Reset, le mot est entré dans notre inconscient collectif.
Ce “grand redémarrage” n’a rien d’une théorie marginale : c’est le vocabulaire officiel du Forum économique mondial, repris par les chefs d’État et les institutions internationales.
“Reconstruire en mieux”, disent-ils. Mais pour reconstruire, encore faut-il détruire.
Et c’est bien ce à quoi nous assistons :
- déconstruction des repères nationaux,
- effacement de la mémoire historique,
- effondrement industriel organisé au nom de l’écologie,
- effacement progressif des frontières,
- dissolution des peuples dans une gouvernance mondiale “inclusive”.
Sous les mots doux de la “durabilité”, on entend la musique d’un monde où l’homme est redéfini comme donnée et la liberté remplacée par la conformité.
⚙️ Le laboratoire européen
L’Union européenne est devenue le prototype du monde de demain :
un espace sans frontières réelles, gouverné par des technocrates invisibles, où les décisions économiques et énergétiques échappent aux citoyens.
C’est là que s’expérimente la nouvelle forme du pouvoir : ni tyrannie ni démocratie, mais une bureaucratie algorithmique, morale, verte et numérique.
Le Digital Services Act*, les réglementations climatiques, l’identité numérique européenne — tout cela participe d’une même logique :
“encadrer pour protéger”,
“protéger pour contrôler”.
Le vieux rêve d’un “gouvernement mondial bienveillant” prend forme, au prix d’un abandon de souveraineté sans précédent.

Détruire pour purifier
Marguerite Duras disait : “Je suis pour qu’on ferme toutes les écoles, toutes les universités, qu’on recommence à zéro.”
Ce que Duras proposait pour l’esprit, nos élites l’appliquent aujourd’hui à la civilisation.
On détruit les symboles, on réécrit l’histoire, on efface les statues, on criminalise le passé.
Tout ce qui rattache l’homme à sa continuité — religion, culture, nation, sexe, filiation — devient suspect, “toxique”, à rééduquer.
Une table rase morale, au nom du progrès.
Mais la tabula rasa n’a jamais accouché de liberté : elle accouche toujours d’un ordre nouveau, pensé par d’autres, pour d’autres.
La destruction créatrice des puissants
Sous la bannière du “changement nécessaire”, ce sont toujours les mêmes qui tirent les ficelles :
les grands fonds d’investissement, les géants du numérique, les institutions globales.
Ils prêchent la sobriété aux peuples pendant qu’ils construisent leurs bunkers climatisés et leurs empires de données.
La “destruction créatrice” n’est pas celle des masses, mais celle des élites économiques, qui remplacent les États par des plateformes et les citoyens par des profils.
On ferme des usines, mais on ouvre des serveurs.
On détruit des champs, mais on plante des puces.
Le monde se dématérialise, et avec lui, le réel disparaît.

L’homme programmable
La finalité de ce grand chantier n’est pas cachée : elle est proclamée.
Klaus Schwab l’écrit noir sur blanc dans The Fourth Industrial Revolution : l’avenir est celui de la fusion du biologique et du numérique, de l’humain et de la machine.
Ce n’est pas une conspiration, c’est un programme :
- identité numérique unique,
- monnaie programmable,
- suivi sanitaire global,
- notation écologique individuelle.
L’homme du futur sera “connecté”, “transparent”, “responsable”.
Mais il ne sera plus libre.
Il aura troqué sa volonté contre un QR code de bonne conduite.
⚖️ Ce qui meurt et ce qui naît
L’Occident n’est pas attaqué par une armée : il se désintègre par consentement.
Il a cessé de croire en lui-même, et dans ce vide, d’autres ont imposé leurs récits.
Le “reset” est la conséquence logique d’une civilisation fatiguée de se défendre, séduite par le confort du contrôle.
Mais toute destruction porte en germe une renaissance.
Il reste encore des hommes, des femmes, des penseurs, des artistes capables de refuser la domestication numérique et morale.
La reconstruction ne viendra pas des forums ni des algorithmes : elle viendra des consciences.
Le choix du siècle
Le “reset” n’est pas un complot : c’est un projet.
Et comme tout projet, il peut échouer — à condition qu’on le nomme, qu’on le comprenne, qu’on lui oppose une autre vision de l’homme.
Un monde où la liberté ne soit pas un risque, mais un droit.
Où l’avenir ne soit pas programmé, mais choisi.
Où la mémoire ne soit pas un fardeau, mais une racine.
Parce que ce qui se détruit aujourd’hui, c’est peut-être la dernière chance de reconstruire autrement : non pas un empire mondial, mais une humanité souveraine.
️ L’humain souverain : le dernier non négociable
Tout peut être discuté — les modèles économiques, les transitions énergétiques, les systèmes politiques — mais pas la souveraineté de l’humain.
C’est la seule ligne rouge qu’aucune révolution technologique, aucune utopie mondialiste, aucune idéologie d’ingénierie sociale ne doit franchir.
Car si l’homme cesse d’être la mesure du monde, il en devient l’objet.
Et lorsqu’il devient l’objet, il cesse d’être libre.
L’humain souverain, c’est celui qui refuse d’être géré, refuse d’être programmé, refuse d’être réduit à un profil ou à une donnée.
C’est celui qui ne délègue ni son jugement à l’algorithme, ni sa conscience au pouvoir, ni son avenir à une machine.
Il n’y a pas de progrès sans liberté, pas d’unité sans diversité, pas d’avenir sans dignité.
Toute refondation digne de ce nom devra se construire autour de cet axiome premier :
l’humain n’est pas un rouage du système, il en est la finalité.
Ce n’est pas un vœu pieux : c’est une condition de survie.
Car une civilisation qui oublie la souveraineté de l’homme finit toujours par fabriquer sa propre servitude.
Alors, face à la tentation d’un monde piloté d’en haut, d’une humanité administrée et prédictible, il faut oser dire non.
Non à l’homme diminué.
Non à l’homme assisté.
Non à l’homme surveillé.
Et dire oui à l’homme debout, maître de son destin, libre de penser, d’aimer, de créer, de se tromper.
L’humain souverain n’est pas une option politique.
C’est le socle irréductible de toute civilisation vivante.

*Le règlement sur les services numériques (DSA) constitue la première disposition de régulation du numérique au monde qui, dans toute l’UE, rend les entreprises numériques responsables du contenu publié sur leurs plateformes.