Karl Marx a-t-il gagné ?

Et si Karl Marx débarquait en France aujourd’hui ? Le vieux théoricien barbu n’aurait même pas besoin de sortir son Manifeste : nous avons déjà appliqué la quasi-totalité de son programme, mais sans révolution, sans barricades, sans dictature du prolétariat. Une révolution à bas bruit, insidieuse, menée par des gouvernements successifs, de gauche comme de droite, qui n’osent plus dire son nom.

La France vit dans l’illusion d’une économie « libérale », mais son ADN est profondément étatiste et égalitariste. C’est le paradoxe français : on encense le marché tout en confiant tout à l’État.

L’État, héritier fidèle du marxisme

  • Fiscalité confiscatoire : un impôt progressif qui frôle la spoliation avec des droits de succession culminant à 45 %.
  • Santé gratuite pour tous : une carte Vitale qui concrétise l’utopie marxiste, mais au prix d’un déficit abyssal.
  • Éducation gratuite et obligatoire : certes accessible, mais d’une qualité qui s’effondre d’année en année.
  • Transports centralisés : la SNCF, temple de l’État, théâtre régulier de grèves qui paralysent le pays.
  • Crédit centralisé : la BCE, supranationale, a encore plus éloigné la monnaie du contrôle démocratique.

Bref, chaque pilier du projet marxiste est devenu réalité en France — mais maquillé sous un discours hypocrite de « modernité sociale ».

Une révolution douce mais étouffante

Le plus ironique ? Cette révolution s’est faite sans dictature du prolétariat. Pas de guillotine, pas de guerre civile, pas de soviets. Simplement une succession de lois, d’impôts, de règlements, de subventions, tous justifiés au nom de l’égalité, de la solidarité et du progrès.

Mais derrière cette façade, le résultat est clair :

  • Une économie étouffée par les charges.
  • Des individus déresponsabilisés.
  • Des libertés individuelles rognées au profit d’un État omniprésent.

L’IA, dernière étape de l’utopie ?

Marx écrivait : « Le royaume de la liberté ne peut s’épanouir qu’au-delà du royaume de la nécessité, et c’est la machine qui prépare ce dépassement. »
Il voyait dans la machine l’instrument de l’émancipation. Aujourd’hui, avec l’intelligence artificielle, cette prophétie se réalise. Mais au lieu d’un « royaume de liberté », nous voyons poindre une société de contrôle numérique, un « crédit social » à l’européenne, où la machine sert moins à libérer l’homme qu’à le surveiller.

Conclusion : la farce française

Si Marx revenait, il rirait jaune : la France a appliqué son programme, mais elle en a fait une caricature.
Nous avons un État obèse, qui confisque toujours plus mais redistribue toujours moins efficacement. Nous avons des élites qui osent parler de libéralisme alors qu’elles appliquent, depuis des décennies, une politique inspirée des dogmes socialistes.

La vérité est simple : nous vivons dans une révolution marxiste accomplie — mais sans le dire, et surtout sans l’assumer.

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Couverture du livre Perspectives

 

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