Jacques Dembiermont

Relation avec Marc Flandin : Oncle
Date de naissance : 23/01/1923

Monsieur Jacques : L’Homme derrière la Légende de l’Usine Dembiermont

À l’usine, on l’appelait affectueusement « Monsieur Jacques ». Sa vie fut un véritable roman, où chaque chapitre semblait écrit de sa main, une histoire façonnée selon son propre scénario. Toujours maître des événements, il donnait l’impression que le destin n’avait aucune emprise sur lui.

Doté d’un physique digne des héros hollywoodiens, Jacques Dembiermont avait une assurance inébranlable. Sa voix grave et apaisante, jamais en colère, et son regard charmeur, ajoutés à sa silhouette élancée, évoquaient l’image d’un noble échassier. Dame nature l’avait gratifié non seulement d’un charisme indéniable, mais aussi d’une intégrité sans faille, dépourvue de toute hypocrisie ou vanité, ces travers si répandus qui engendrent conflits, coups tordus et mensonges. Il était entier, loyal et ouvert au monde et aux autres, des qualités qui le rendaient irrésistiblement sympathique.

Jacques Dembiermont possédait également un talent inné pour la mécanique. Son aptitude à assembler logiquement les éléments et à trouver des solutions innovantes et efficaces s’exprimait pleinement dans son travail industriel ainsi que dans ses passions pour l’automobile et le nautisme. Il représentait une combinaison gagnante d’anticonformisme et de libertarisme, tempérée par les manières d’un gentleman. Ses compétences lui permettaient d’oser l’inédit, mais toujours dans les limites de la bienséance. Il était un épicurien respectueux, avec un sens profond de l’honneur.

En tant que capitaine d’industrie, Monsieur Jacques était intègre et soucieux du bien-être de ses équipes. Il défendait des choix justes, tout en refusant le laxisme qui pouvait nuire à l’efficacité. Sa loyauté envers ses employés et son industrie, ainsi que sa capacité à diriger sans imposer, le rendaient exceptionnel.

Héritier d’une tradition industrielle familiale, il incarnait la modernité et l’innovation. Fils de Maurice Dembiermont, ingénieur centralien de renom, Jacques Dembiermont a su perpétuer et transcender l’héritage de son père.

Depuis 1881, les forges Dembiermont s’imposent sur les marchés internationaux pour le laminage circulaire sans soudure et plus particulièrement pour les couronnes laminées en aluminium. Maurice Dembiermont avait développé les usines d’Hautmont et d’Aubervilliers dans les années trente, quarante et cinquante, les faisant entrer dans une ère de modernisation et d’expansion. Mais c’est sous la direction de Monsieur Jacques que ces usines ont véritablement atteint leur apogée, embrassant les avancées technologiques des années soixante à quatre-vingt.

L’ambition de Jacques Dembiermont ne connaissait pas de limites. Sous son leadership, les usines se sont aventurées dans des marchés de pointe, fournissant des pièces pour les programmes aérospatiaux les plus avancés. Ces composants, fabriqués à partir d’aciers, d’alliages spéciaux, réfractaires ou légers, répondaient aux exigences de fiabilité et de performance les plus rigoureuses.

La Marine Nationale et les principaux chantiers navals accordaient une confiance sans réserve à ses usines pour la fourniture de pièces critiques, dont la fiabilité devait être irréprochable. Ces partenariats prestigieux témoignaient du niveau d’excellence atteint sous la houlette de Monsieur Jacques.

Visionnaire et pragmatique, Jacques Dembiermont avait hérité de son père un talent pour la mécanique et une aptitude pour l’innovation, qu’il mit au service de son industrie. Il ne se contentait pas de perpétuer l’héritage de son père, il l’a sublimé, inscrivant ainsi son nom et celui de sa famille dans la légende de l’industrie métallurgique française.

La fin des années 1980 a marqué une période de turbulence et de crise profonde pour l’industrie métallurgique, à la fois en France et à l’échelle mondiale. Plusieurs facteurs ont convergé pour provoquer cette crise, impactant lourdement les entreprises, les travailleurs et les économies locales.

La métallurgie mondiale a souffert d’une surcapacité chronique. Les années de croissance rapide des décennies précédentes avaient conduit à la création de capacités de production excédentaires. À cela s’est ajoutée la concurrence accrue des pays émergents, particulièrement l’Asie, où la production était moins coûteuse. Les industries métallurgiques des pays développés, avec leurs coûts élevés de production, ont eu du mal à rivaliser avec ces nouveaux acteurs.

La demande pour les produits métallurgiques a diminué dans plusieurs secteurs clés, notamment l’automobile et la construction navale, qui traversaient eux-mêmes des crises. Le ralentissement économique général de cette période a également réduit la demande pour l’acier et d’autres métaux, exacerbant les problèmes de surproduction.

Face à ces défis, de nombreuses entreprises métallurgiques ont entrepris des restructurations drastiques. Dembiermont dut alors revoir ses productions et se concentrer sur ceux les plus hors pairs et rentables. C’est ainsi qu’en 1985 l’usine abandonne les arbres forgés. Cette nécessité de reconversion et l’exigence de capitaux pour se doter d’outils innovants amène Jacques Dembiermont à vendre l’usine en 1987 au groupe Usinor-Sacilor.

De 1987 à 1992 la firme se spécialise dans les couronnées laminées sans soudure, cette haute technologie développée avec succès depuis plus de vingt ans et qui reste l’apanage de Dembiermont. De 1993 à 1995, elle s’engage dans un programme d’investissements importants. En 2002 l’usine est vendue au groupe Forgital et n’emploie plus que 200 salariés alors qu’ils étaient 800 dans les années soixante à quatre-vingt.

FORGITAL DEMBIERMONT reste l’un des principaux spécialistes mondiaux de la fabrication de couronnes laminées sans soudure. Doté de presses et de laminoirs de forge, dont l’un des plus puissants d’Europe. FORGITAL DEMBIERMONT travaille avec tous les types de matériaux : des aciers carbones ordinaires aux alliages pour répondre aux exigences techniques critiques, ainsi que l’aluminium, le cuivre, le titane, le bronze, etc.

  Les couronnes fabriquées par FORGITAL DEMBIERMONT ont une variété d’applications industrielles, de l’aérospatial / aéronautique au nucléaire, de l’industrie marine / offshore aux cimenteries.

Compte tenu de la grande variété de matériaux transformés, FORGITAL DEMBIERMONT fabrique une très large gamme de couronnes laminées d’un poids compris entre 10 kg et 40 tonnes et d’un diamètre de 300 à 8000 mm

L’entreprise détient aussi le premier rang européen, voire mondial des couronnes tous alliages de grandes dimensions (8 m de diamètre/40 tonnes). L’aéronautique reste son client privilégié : 3 000 carters de moteurs d’avions sortent de ses fours chaque année. De plus, c’est la seule entreprise européenne qui fournit tous les sous-traitants d’EADS pour le programme spatial Ariane.

La Voix du Nord : Un buste pour le fondateur de Dembiermont (4 décembre 2017)

« À l’issue de la fête de Saint-Éloi, un buste de Léonard Dembiermont (1840 – 1913) a été dévoilé. Il se tient aujourd’hui à l’entrée de l’entreprise, sous un marronnier centenaire. Signe que l’usine a traversé les âges contre vents et marées. »

LA VOIX DU NORD : Les anciens de Dembiermont rendent hommage à « Monsieur Jacques » (12 janvier 2013)

« Directeur de l’usine familiale d’Hautmont jusqu’en 1987, Jacques Dembiermont s’est éteint vendredi 4 janvier dans le sud de la France. Ceux qui l’ont connu évoquent la mémoire d’un homme généreux et passionné. »

https://tv.hautsdefrance.fr/Forgital-Dembiermont

Monsieur Jacques et la passion automobile

Grand amateur de voitures rapides, Jacques Dembiermont en a possédé de nombreuses qui restent aujourd’hui des légendes : Mercedes 300SL, Ferrari et la mythique Miura de Lamborghini qu’il fit doter d’un carter sec.

La Miura SV à carter sec, explications : MIURA

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